Dans ce premier chapitre, Younes a pour objectif de vous initier à la nutrition sportive en vous procurant une vue d’ensemble sur le sujet et en vous expliquant comment aider un individu à adopter une alimentation afin d’atteindre ses objectifs.
Comprendre comment notre organisme gère son énergie est une étape clé dans la compréhension des besoins énergétiques d’un individu. Younes vous expliquera comment un corps réagit selon la consommation et la dépense énergétique de l’individu concerné.
Dans ce chapitre, Younes partagera des généralités concernant les macronutriments essentiels au bon fonctionnement du corps humain, puisqu’ils fournissent les calories nécessaires à notre organisme.
Les glucides sont souvent diabolisés et mis à l’écart par les personnes cherchant à adopter une alimentation saine, alors qu’ils ont beaucoup à apporter. C’est pourquoi Younes veillera à vous expliquer leur rôle et leur importance dans la vie d’un individu pratiquant une ou plusieurs activités physiques.
Pour les protéines, Younes insiste sur le fait qu’elles constituent un pilier crucial dans l’alimentation d’une personne active. Il expliquera qu’il est essentiel d’en avoir en quantité suffisante et de savoir choisir les meilleures sources, objectif qu’il poursuivra dans ce 5ème chapitre.
Certainement le macronutriment le plus calorique, son rôle, qu’il s’agisse de performance physique ou de santé, n’est pas à prendre à la légère. Vous le découvrirez tout au long de ce chapitre.
Une bonne hydratation ne se résume pas seulement à consommer suffisamment d’eau, d’autres paramètres sont à prendre en considération car ils sont tout aussi importants. Younes vous explique tout ceci en détails.
Younes a toujours insisté sur le fait que les vitamines et les minéraux ne procurent pas d’énergie directe à notre organisme, mais qu’ils entrent indirectement dans notre métabolisme énergétique. Il vous expliquera donc pourquoi il faut en consommer suffisamment et comment ces micronutriments entrent en jeu durant l’utilisation de l’énergie par notre organisme.
⁠Avoir une organisation alimentaire précise en consommant des aliments à des moments spécifiques est crucial lorsque l’objectif est d’optimiser la pratique sportive et d’améliorer ses résultats. Younes vous aidera à prendre conscience de cela et vous parlera également de la « recharge glucidique » et des « diet breaks ».
⁠La supplémentation peut parfois être cruciale dans les hautes sphères sportives. Optimiser ses performances athlétiques ou simplement améliorer sa composition corporelle implique la consommation de certains suppléments, comme nous l’explique Younes au cours de ce chapitre.
Younes vous guide à travers le processus pour réussir une perte de gras. Étape par étape, il explique comment construire une alimentation dans le but de perdre de la graisse de manière optimale, en abordant également l’aspect de l’entraînement durant cette phase.
Pour construire un maximum de muscle, Younes aborde tout d’abord l’approche à adopter lors de l’entraînement. Il détaille ensuite l’aspect nutritionnel lié à la prise de muscle, le tout dans le but d’optimiser les résultats durant cette phase.
Pour faire simple, la nutrition sportive est une pratique qui consiste à ingérer des nutriments avec des quantités adéquates à des moments bien précis afin d'améliorer et d'optimiser les performances sportives.
Pendant que l'amélioration et l'optimisation des performances sportives peuvent être des objectifs pour certains, beaucoup de gens ne sont pas intéressés par la compétition mais plutôt par leur composition corporelle ou leur max au développé couché par exemple.
Ce qui peut paraître bizarre, c'est que ce sont exactement les mêmes principes de la nutrition sportive qui s'appliqueront aux deux types de personnes.
Nous allons ainsi voir comment établir une alimentation avec laquelle vous pourrez atteindre vos objectifs, étape par étape, par ordre de priorité décroissant, avec la pyramide nutritionnelle d’Eric Helms qui est un scientifique renommé dans le domaine.
Il faut comprendre que pour atteindre un objectif, le plus important sera d’intégrer les bonnes habitudes sur le long terme qui changeront le mode de vie de l’individu. C’est pour cela que sur la pyramide, les habitudes et le style de vie encerclent tous les autres points. Car c’est ce qui influe sur tous les aspects de la nutrition sportive.
Pour assurer ceci, le coach au moment de confectionner un plan alimentaire personnalisé, doit prendre en considération certains paramètres liés à la personne concernée. Dans le cas contraire, le plan sera voué à l’échec car il sera très compliqué de le suivre durant la période du suivi et encore plus difficile voire impossible d’y faire un mode de vie plus tard.
Premièrement, chacun de nous a un corps différent (normalement ceci devrait suffire pour ne pas copier l’alimentation de quelqu’un d’autre). La différence de nos corps fait que nous avons des besoins énergétiques différents. Ainsi, si vous copiez l’alimentation de quelqu’un qui a besoin de plus ou de moins d'énergie comparé à la personne qui vous demande un plan alimentaire, son objectif ne fera que s’éloigner. L’alimentation qu’elle va adopter doit lui assurer une quantité adéquate d’énergie selon les besoins de son organisme et ses objectifs.
Deuxièmement, ce sont les habitudes et les préférences personnelles. Si cet individu n’aime pas les bananes (même si c’est un très bon aliment), personne ne peut l’obliger à en consommer. Pour commencer, il faudra donc construire une alimentation selon ses préférences et choix personnels. Par la suite, viendra l’intégration, petit à petit, des aliments potentiellement intéressants (si nécessaire).
Ensuite vient le budget et le lieu de résidence de l’individu. C’est ce qui vous permettra de connaître ce qu’il peut se permettre d’acheter pour ajuster le plan selon son pouvoir financier. Son lieu de résidence quant à lui vous permettra d’avoir une idée sur les aliments disponibles à son niveau. Établir un plan alimentaire pour un japonais (ou personne résidente au Japon) diffère complètement de la confection d’un plan pour un algérien (ou personne résidente en Algérie). Si un aliment est mentionné sur le plan alors que cet aliment n’est pas accessible, pour des raisons financières ou bien de lieu de résidence, il lui sera donc impossible de suivre ce plan. Ça sera donc un échec.
Enfin, chaque individu à un objectif différent. Un plan alimentaire personnalisé pour un athlète d’élite qui a pour but d’optimiser ses performances, ne sera bien évidemment pas le même que celui d’un chef d’entreprise qui s'entraîne 2 fois par semaine pour entretenir sa forme. Les objectifs sont très différents.
Pour adopter une alimentation avec succès, il va donc falloir prendre en considération ces paramètres liés à la personne concernée :
Pour fonctionner, notre corps a besoin d'énergie. Il est donc clair que ce que nous consommons doit correspondre avec ce que nous dépensons pour vivre.
Nous allons commencer par ce qu’on appelle le taux métabolique basal, ou simplement le TMB. C’est la quantité d'énergie que notre corps consomme pour fonctionner correctement au repos sans activité physique. Nous avons des organes et des systèmes qui tous, sans exception, consomment de l’énergie. C’est cette énergie qui est dite « taux métabolique basal ». Afin de l’estimer, plusieurs formules existent.
Voici la plus simple à utiliser et à mémoriser : TMB = votre poids en kg x 22
Ensuite, chacun de nous bouge et fait ses tâches journalières. Ainsi, notre dépense va sans doute augmenter et c’est en ajoutant cette quantité d'énergie au TMB, que nous pourrons estimer ce qu’on appelle la dépense énergétique quotidienne totale, qui inclut toutes nos dépenses tout au long de la journée.
Pour l’estimer, il va falloir multiplier notre TMB par un coefficient d’activité qui dépendra de notre niveau d’activité. En supposant que nous faisons entre 3 et 6 séances d'entraînement par semaine en plus de notre travail journalier, voici les coefficients :
Vous avez sans doute remarqué que les valeurs de ces coefficients se chevauchent. Comme vous voyez, 1,5 par exemple, est un coefficient destiné aux sédentaires, mais aussi pour les gens peu actifs. Tout simplement parce que ces calculs sont loin d’être une science exacte. Ce ne sont que des estimations qui nous aident à nous positionner pour ne pas commencer sur de mauvaises bases. Le plus important sera d’appliquer ces résultats et, par la suite, procéder aux bons ajustements au fur et à mesure.
Il nous suffit maintenant de faire la multiplication : DEQT = TMB x Coefficient d’activité
Maintenant que nous avons calculé notre maintenance, il ne faut pas penser que ce chiffre est une vérité absolue. Ce calcul nous permet seulement d’estimer nos besoins énergétiques. D’ailleurs, notre maintenance change d’un moment à un autre. Ce changement est très lié à notre état physique et physiologique.
Comme mentionné par le Dr. Layne Norton dans son livre « The complete reverse dieting guide », notre maintenance n’est pas une valeur fixe, mais plutôt une gamme de valeur d’environ 200 à 300 calories (Kcal).
Ainsi, au lieu d’essayer de manger exactement le même nombre de calories que notre calcul, essayons plutôt de manger autour de cette valeur, car le fait de manger un peu plus ou un peu moins ne changera rien. Au contraire, ça nous permettra d'être plus flexibles, beaucoup moins frustrés, et par conséquent, de tenir plus longtemps.
Pour poursuivre, nous devons maintenant répondre à cette question : qu’est-ce que c’est que le gras ?
Le gras n’est rien d’autre que les réserves d’énergie de notre corps. Comme nous l’avons vu au début, le but de notre organisme est la survie, et pour cela, il a besoin d’énergie. Ainsi, quand il peut se permettre et qu’il en a en plus, il en stocke sous forme de graisses. C’est l’une des stratégies que notre corps utilise pour survivre. Stocker de l’énergie sous forme de lipides est la meilleure façon de mettre de l’énergie de côté (moins de volume pour plus d’énergie).
Imaginons que pendant quelques jours, je fournisse suffisamment d'énergie à mon corps pour qu'il puisse en stocker ; il va donc le faire, je prendrai du gras et donc du poids. C'est logique.
Imaginons maintenant le contraire : que je ne mange pas assez et que je ne fournisse pas à mon corps l'énergie nécessaire pour bien fonctionner. Il va donc utiliser ses réserves d'énergie, qui sont les graisses, et je vais ainsi perdre ma masse grasse et du poids.
Si jamais je ne lui fournis que ce dont il a besoin en énergie, il ne va ni en mettre de côté parce qu'il aurait tout consommé, ni puiser dans ses réserves car il n'en aura pas besoin vu qu’il en a assez. Mon poids restera donc stable et ne changera pas vraiment.
Ainsi, pour maintenir notre poids, notre consommation doit être en quelque sorte égale à notre dépense journalière. C'est la maintenance, et c'est ce que l'on a calculé avec la formule précédente (DEQT). Pour en perdre, on consomme moins pour pousser notre corps à utiliser ses graisses, et on provoque ainsi un déficit calorique. Pour en prendre, on doit automatiquement en consommer plus pour pouvoir faire des réserves, et c'est avec un surplus calorique.
Ce sont les trois cas de figures qui peuvent exister et que nous pouvons provoquer afin de contrôler notre poids.
« Energy availability » ou tout simplement la disponibilité énergétique, est un concept scientifique décrivant la quantité d'énergie disponible pour les fonctions métaboliques de base telles que la reproduction, l'immunité et l'homéostasie squelettique (Fagerberg et al. 2018).
Il est important de connaître ces notions, puisque notre objectif ne se résume pas seulement à contrôler notre poids corporel, mais aussi à maintenir et optimiser notre état de santé.
Il est possible de maintenir un poids corporel relativement stable tout en étant dans un état de non-disponibilité énergétique, caractérisé par le ralentissement et/ou l'arrêt de certaines fonctions afin de maintenir un équilibre énergétique. Une adaptation métabolique se manifeste par la régulation à la baisse de certaines fonctions physiologiques "non essentielles", permettant ainsi à notre corps de fonctionner avec une quantité moindre d'énergie. Cependant, une basse disponibilité énergétique prolongée dans le temps peut avoir des conséquences néfastes à long terme sur la santé (Mountjoy et al. 2018).
La régulation de la température par exemple est généralement affectée lors d’un manque énergétique, le système immunitaire et le système reproducteur eux aussi sont négativement affectés. Notre corps essaye donc de gérer la quantité d'énergie qu’il a à disposition pour assurer les fonctions les plus importantes.
Eric Helms donne des exemples très pertinents dans son livre :
Les symptômes sont généralement retrouvés chez les athlètes d'élite qui ont des dépenses énergétiques astronomiques (Iron Man, Tour de France, etc.) car leur activité est tellement gourmande en énergie qu’ils ne laissent pas grand-chose à leur organisme. Ou encore chez ceux qui ont une consommation calorique très réduite combinée à un taux de gras très bas, comme les bodybuilders professionnels en phase de préparation de compétition. Dans les deux cas, le corps n’a pas assez d'énergie pour assurer toutes ses fonctions physiologiques et va donc choisir de sacrifier certaines d'entre elles pour garantir les plus importantes à la survie.
Certains signes et symptômes sont associés à une faible disponibilité énergétique :
Pendant des phases de restriction ou d’indisponibilité énergétique relativement courte, notre organisme peut très bien regagner son état physiologique optimal si l’alimentation le permet par la suite. Par contre, si ces restrictions sont longues, voire très longues, le corps humain pourra mettre beaucoup de temps avant de retrouver toutes ses fonctions. Il est donc important de procéder à une augmentation des calories dans le cas où ces symptômes se manifestent afin d’éviter de provoquer des problèmes qui persisteront sur le temps et qui nous empêcheront d’avoir un fonctionnement optimal de notre organisme.